Je me sentais BLESSÉE, mais au lieu de ressentir la douleur j’ai appris à la canaliser par la rage. Je sens que je suis prête pour autre chose, même si c’est épeurant …
La rage est tellement plus facile. La rage est intense. La rage est effrayante (pour les autres) et quand je la ressens je ne me sens pas blessée. La rage est un bouclier, une protection que j’ai appris à ériger après toutes ces années où j’ai été intimidée et où je n’étais pas connectée à ma force intérieure.
Je pensais que cette rage me rendait plus visible. Voyez-vous comment je me sens? Voyez la taille du gouffre dans mon corps? Voyez-vous à quel point je peux rugir moi aussi?
Mais je me mentais. Canaliser mes émotions dans la rage n’était pas ressentir la vraie source.
La rage était un écran. La rage me détruisait sans m’aider.
J’ai dû décider de ne plus m’accrocher à cette rage.
Je devais regarder et voir ce qui ce passait vraiment.
Parfois c’était une simple émotion qui attendait d’être reconnue.
Parfois, ça ressemblait plus à un bol de spaghettis d’émotions mélangées sans début ou fin clair. Une grosse bouette de plein de choses.
Des fois, ressentir était plus simple que j’aurais cru, d’autres fois j’avais envie de retourner à la bouée de la rage.
Mais il était temps de laisser aller le « j’ai le droit d’être fâchée ».
J’ai donc consciemment échangé la rage contre la possibilité de me sentir emportée par la rivière dont je me cachais. J‘ai échangé la rage, les cris et le feu, pour m’abandonner au torrent d’émotions et me laisser nettoyer par la cascade.
J’ai échangé le feu contre l’eau.
Le fait est qu’à l’endroit où la rage laisse une traînée de destruction dans mon corps, le canal des larmes laisse la paix.
L’intensité peut être similaire, mais la finalité est différente.
Les deux peuvent vivre en moi, mais j’ai choisis l’imprévisible de la vague à la certaine destruction du feu de la rage.
Et toi tu choisiras quoi?