Ça m’a pris presque trois ans pour voir le bout du tunnel. Trois longues années à me demander si j’allais revenir comme avant. Trois ans en montagnes russes.

La vie est faite de hauts et de bas, mais quand le creux dure longtemps (3 ans, c’est long en torpinouche), on se demande si on verra la lumière bientôt.

Moi, la fille qui a écrit 11 livres de recettes en 4 ans, qui a eu une clinique de nutrition, qui a bâti sa carrière sans avoir froid aux yeux, tout ce que j’avais envie, c’était d’écouter la télévision en petite boule sur mon divan. Pour diverses raisons, un épuisement professionnel, garni d’une grossesse avec diabète gestationnel, un allaitement difficile et un bébé demandant qui dort peu, j’étais au bout du rouleau.

J’ai aussi su que j’ai vécu un trouble de l’adaptation avec humeur dépressive. Ma fille, ce si beau cadeau était devenu un fardeau. J’étais épuisée, déconnectée, sans créativité, ni passion, ni motivation. Je me sentais juste inutile et yark. Même donner le bain et faire la routine du dodo était une tâche insurmontable.

Bien sûr, je suis allée chercher de l’aide en psychologie et aussi avec une coach en transformation. J’ai beaucoup appris sur moi et sur le fait que j’avais des choses à laisser aller. J’ai aussi appris que parfois dans la vie, on ne doit rien brusquer.

Pendant cette période, j’ai utilisé tous les jours les huiles essentielles pour débloquer des émotions enfouies, pour m’aider à retrouver mon énergie et rééquilibrer mon humeur.

Malgré mon impatience, mon désir de redevenir moi, mon corps et ma tête me disaient que ce n’était pas le temps. J’ai donc dû faire confiance à la vie, me faire confiance et que c’était exactement ce dont j’avais besoin à ce moment. J’avais besoin de me reconnecter, de me reposer, de me faire du bien et de laisser le temps faire son oeuvre.

C’est une des choses les plus difficiles que j’ai fait de ma vie. Lâcher prise et faire confiance qu’avec le temps j’allais guérir et redevenir moi-même.

Avoir le courage de prendre soin de soi en premier

Dans cette période de ma vie, je repensais à ma maman qui a vécu une dépression quand j’étais adolescente. Je la revois dans sa chambre à pleurer, vulnérable et épuisée. Elle me disait qu’elle voulait nous aider, qu’elle en avait assez d’être “faible” et de se sentir inutile. Je me souviens clairement lui avoir répondu “ Maman je t’aime. Présentement tu dois prendre soin de toi. Laisse-nous prendre soin de toi et s’occuper de la routine”. Encore aujourd’hui, les larmes me montent aux yeux quand je repense à ces évènements parce que je comprends maintenant ce que ma mère a pu vivre. Devoir lâcher prise et apprendre à s’occuper d’elle. Elle est pour moi un modèle de courage. Je n’ai pas vécu de dépression, mais j’ai une tendance à l’humeur dépressive et, dans ces moments, je repense au courage qu’elle a eu de prendre soin d’elle et je me dis que je peux faire de même.

Dans une société où on valorise la réussite et les personnes occupées, on parle peu du fait que prendre soin de soi est important. On ne valorise pas les personnes malades qui prennent du temps pour elles, ça paraît faible. Mais au contraire, je suis convaincue que c’est plutôt de démontrer un énorme courage de se choisir et lâcher prise sur ce qu’on ne peut pas contrôler.

Ne pas perdre espoir

Parfois le chemin vers la lumière est long, mais je sais que la vie ne m’envoie pas des épreuves que je ne serai pas capable de surmonter. Je fais confiance, même si c’est difficile et qu’il y aura de la lumière de l’autre côté du tunnel. Mon mantra pendant les dernières années était “un minuscule pas à la fois”. J’imaginais une longue randonnée et chaque pas, si petit soit-il, me permettait d’avancer. Ne pas stagner. Si une journée, mon petit pas était de faire à manger, je me disais bravo! Si une autre journée, c’était m’habiller pour aller dehors eh bien, c’était un autre beau pas! Ça pouvait être d’aller chercher de l’aide, ouvrir mon planificateur pour écrire une idée. Tous les petits pas ont comptés.

Pendant les 3 dernières années, il n’y a pas eu que du sombre bien sûr. Il y a eu de beaux moments, des rayons de lumière par une fenêtre entrouverte, un sourire sur l’oreiller, un bec dans le cou. Mais ça m’a quand même pris presque 3 longues années à me sentir enfin moi, pleine, entière, passionnée, créative et motivée. Ma patience a été mise à rude épreuve, mais je sais maintenant qu’il y a toujours une lumière au bout du chemin.

Ce que j’ai appris, c’est faire confiance à la vie, avancer un petit pas à la fois et qu’à partir de maintenant, je devrai prendre soin de moi, de mon énergie et de ma santé mentale tous les jours. Pas seulement 2 ou 3 jours par semaine, mais tous les jours.

C’est d’ailleurs un de mes objectifs de partager avec Pep&Lime des moyens de se faire du bien, de prendre soin de soi et de sa santé mentale au quotidien.

Ça vous arrive de vous sentir complètement épuisée? Quels sont les petits pas qui vous permettent de continuer à avancer?